Australie : la part du feu.

Même si elle ne rythme pas nécessairement notre quotidien liquide, Clonakilla fait partie de ces marques planétaires dont les oenophiles ont tous, un jour ou l’autre, croisé l’étiquette. Et notamment celle de cette shiraz-viognier, produite sur une « micro-parcelle » (au sens aussie…) de douze hectares.
Ce vaste domaine du district de Canberra, dont les vignes se trouvent juste de l’autre côté de la frontière, dans une région « fraîche » de la Nouvelles-Galles-du-Sud, a pris de plein fouet l’énorme vague d’incendies qui a dévasté d’immenses territoires australiens cet hiver.

D’où la spectaculaire décision de Tim Kirk (ci-dessous dans le Canberra Times), le patron de ce domaine familial créé en 1971 par des émigrés irlandais, il ne produira pas de Clonakilla en 2020.

« Une décision douloureuse » explique le winemaker qui compte sur ses stocks de 2019 et 2018 pour passer le cap. Il raconte que ses vignes ont subi « un déluge de fumée » durant les incendies, et que dans ces conditions, il ne peut garantir la qualité de ses vins dont les grappes sont marquées par l’odeur de la combustion.
Avant lui, son voisin Tyrell’s, autre firme importante, avait annoncé une baisse de 80% de sa production, sa zone, la Hunter Valley ayant été en permanence polluée par la fumée.

Clonakilla n’est pas le seul domaine, et la Nouvelles-Galles-du-Sud pas le seul état, à avoir souffert des feux de forêts cette année. Du côté de la célèbre région viticole d’Adelaide Hills et de Tumbarumba en particulier, on relève également de colossaux dégâts.
De là à ce qu’on assiste à une prise de conscience environnementale en Australie*…

*Lire à ce sujet cette chronique du début de l’année.